Valsemé

Ce qui se passe dans l’au-delà, Alain Couturier le sait : il en vient.

De retour de l’éternité il doit affronter l’univers hostile de Valsemé. Univers que domine le maître des lieux, Ernest Couturier, personnage rabelaisien aux visions prémonitoires. Persuadé que sa présence à la ferme de Valsemé ne peut résulter que d’une tragique erreur due aux contractions de l’écorce terrestre, Alain Couturier demeure indifférent à la tyrannie paternelle.

La révolte finit cependant par s’emparer de lui et le conduit de Valsemé à Fierville-la-Haute, à Paris puis aux fins fonds de l’Afrique ou de… l’éternité. Sur cette longue route qu’il parcourt pour échapper à son père et à la misère, il est parfois accompagné d’oncle Fernand, de Jeanne Lebas, du truculent Martignac et surtout de Coraline.

Et c’est avec son dernier compagnon de voyage que l’on comprend où il se trouve.

Roman d’humour, et d’amour, œuvre réaliste où pointe aussi la fiction, Valsemé constitue avant tout une peinture de la vie des villages de province. Le récit fleure bon les colombages et les herbages du Pays d’Auge. Dans un style d’un très grand clacissisme, l’auteur nous fait découvrir la Normandie de l’après-guerre. C’est toute une époque que le lecteur revit et qui fourmille de personnages dépeints sans concession mais aussi avec beaucoup de tendresse.